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Les Huants


Une section dédiée aux Huants, créé par Skagorr/Seremos !
Voici les différents chapitres de l'histoire à l'origine de ces personnages :





Les confins du Marais


Symbole de la crainte, manifestation de la peur au sein des Loups, tourmenteur des lâches, les Huants sont le revers de la puissance des Vorgéens.

Le rire du Huant n'était pas sympathique, ni effroyable, juste agaçant.

- Encore un cadavre sur la berge, va voir !

Ses yeux, avides et pénétrant, avaient des reflets jaunes. Ils étaient affreux, obscènes.

Le Loup jura à mi-voix. Il suffisait bien de servir un maitre aussi vil qu'un Huant. Mais plus rien d'autre que lui et son bourreau ne vivait en ces marais ...

Le Huant lui même semblait à un simple esprit, omniprésent et ne cessant de le tourmenter.

Le Loup se leva, noueux et torturé, il se déplaçait avec crainte.

Le Huant scrutait les eaux pourtant épaisse des marais.

- Tu as peur ? Que pourrais-tu trouver de plus effroyable que moi ?
Il ne le regardait même pas, à se demander s'il dialoguait avec sa victime ou avec le marais
- La ferme !

Le loup ferma les yeux, il sentait en lui-revenir l'esprit guerrier de la Meute, ses muscles se contractaient, il était prêt à tuer le Huant ...

- Pourquoi ?

Il rouvrir les yeux et devant lui, la face souriante et atroce du Huant brisa sa volonté ... Il était si loin l'instant précédent, la vitesse de ses déplacements déroutèrent le Loup. Les Huants veillaient à cacher la puissance qui est la leurs, le Loup l'avait appris à ses dépends.

Ne sachant que faire, il plongea dans le regard de ce roi des marais, il ne lisait que le mépris dans ses yeux jaunes.

- Est-ce que cela fait mal ? La vérité ... Tu es fier d'avoir fui les batailles ? Tu avais tellement honte que tu as fui dans ces marais. Mes marais ... Fuyant le danger tu tombes sur un malheur bien plus grand ! Tu es un lâche, tu es à moi !
Va ramasser ce corps et regarde combien la violence de leur trépas fût doux en comparaison des tourments que tu endures ...

Le rire du Huant déchirait l'espace, il semblait au Loup que ses maigres forces l'abandonnaient. Pas étonnant que rien ne vive à proximité des Huants.

- Tu n'oses même pas m'affronter, pas assez de cran. Pitoyable vermine ...

Le Loup s'empoigna le corps sans oser porter un regard à ce dernier, ses yeux s'était posé un instant sur le visage en lambeau de ce qui par la taille du cadavre devait être celui d'un Daronoan.

- Regarde, regarde donc, vermine !
Contemple la putréfaction, la douleur et l'angoisse du trépas ...

Le Loup ne fût pas surpris d'obéir à cette voix ... Il n'avait plus vraiment de volonté et cela depuis bien longtemps.
Le mort était bien un Daronoan, son visage arraché portait déjà les stigmates de la pourriture,




Gué-de-Corvo


Six jours qu'ils marchaient dans le marais.

Depuis la découverte du corps, le Huant semblait plus fou que jamais.
Par les chaînes de la crainte, forgées par des années de tourments, il trainait le Loup.

- Nous y sommes, la fange de Gué-de-Corvo !

La bourgade, plongée dans la brume, empestait. Ses rues sentaient l'urine et le sang. Dans une impasse les corps décharnées de quelques malheureux s'empilaient, pourrissant.
La plupart des rues n'étaient que de simples pontons de bois au trois-quart rongés de vermines, ralliant les rares grands bâtiments de Gué-de-Corvo.

Le fort, une taverne sordide. "La Gueule", comme on la nommait. Sur les rares portions de terres fermes, les maisons imposantes et suffocantes de quelques tanneurs.

A l'écart de tout cela, une tour. Bâtie dans une pierre jaune tirant sur l'ocre, elle s'élevait comme un geyser, crachée hors du sol, vers des hauteurs démesurées, semblant devoir tomber à chaque mètre... Le ponton qui s'y rendait sombrait dans les eaux du marais bien avant de rejoindre la tour.

- C'est là que nous irons.

- Irons ?
- Ne pose pas de question, chien !

Un bras aussi puissant que vigoureux décolla le loup du sol. Le loup manqua de se déféquer dessus. Jamais il n'aurait imaginé que le Huant puisse montrer tant de force ! Il soupçonnait désormais son bourreau d'avoir encore plus de ressource qu'il n'en imaginait.
- Ne parle plus, sans-nom !
Un cruel sourire déchira le visage du Huant :
- Tu n'es rien sans-nom, plus rien !

Lâchant le loup qui tomba à terre, le Huant pris la direction de la Gueule...

Un léger bruit subsista à l'arrivée du Huant.
Être de légende, les Loups le contemplant oscillaient entre le combat et la fuite.
Cela semblait amuser le Huant.
Dans un recoin sombre, un groupe de fiers guerriers, engoncés dans leurs noires armures de Gorgerins, jouaient bruyamment aux cartes, tout en s'enivrant d'un alcool infâme.

Le huant se plaça à coté d'eux. Son regard méprisant passait sur ces hommes tandis qu'un sourire narquois jouait sur son visage.
Peu à peu, le ton monta à la table. Les vétérans montraient les dents. Les lames sortaient des fourreaux, comme animées d'une volonté propre.
Un premier coup. Le Huant esquiva aisément, et saisit le bras armuré, qu'il l'arracha avec violence, déchirant le métal par la même occasion. Cela fit un bruit de gargouillis immondes mélangé au froissement crissant du métal écartelé, le tout donnant soudainement envie de vomir.
Devant ce spectacle, à la vue du sang jaillissant abondamment du bras de l'infortuné, le ton monta brusquement dans toute l'auberge.
Le Huant se retourna. Un à un les clients baissèrent leurs regard et se ratatinèrent sur eux même.

Personne ne vint servir le Huant, il ne faisait que siéger au milieu de l'auberge.
Le loup perçut la salle, il se prit à écouter les ragots de la ville : les gens disparaissent sans laisser de cadavres. La lignée de Corvo s'en va en guerre. Gris Fenery déjà s'est levé contre le Fort ! Il se laissa peu à peu bercer par le murmure sinistre de la salle. L'humanité lui revenait, le contact avec la cité pourrait lui être bénéfique.

-« Tu sais, vermine. »,la voix du Huant le ramena à sa triste réalité comme à chaque fois. Ce maitre odieux broyait ses espoirs pour lui ôter chaque fois un peu de sa raison, «  Le Seigneur de Corvo use du prestige des Huants pour effrayer ses adversaires. Il est le Loup-Huant mais il ne connait pas le sens de ce mot. », Un sourire obscène s'étira sur le visage de ce monstre, le cocasse de la situation échappait à l'homme, « Tu le connaitra bientôt, sans-nom ! »

Le Huant fut pris d'un rire strident, l'asservi tomba à genoux. Il senti le sang dans sa bouche et sur son visage. Il saignait de toute part. Le Huant continuait de rire et la vision du Loup se brouillait, il ne contrôlait plus son corps lorsqu'il bondit sur les autres hommes, lorsque ses dents s'enfoncèrent dans leurs chairs, il n'éprouva aucune douleur lorsqu'il fut cingler par les épées des guerriers.
Il n'entendait plus que le rire du Huant, ne voyait plus que son maitre ! Vers lui seulement se tournait sa fureur et sa rage mais à aucun moment il ne chercha à le tuer. La population seule fut l'exutoire de sa haine.

Le rire s'arrêta brusquement et le loup perdit connaissance.




L'arme et le fourreau


- « Le loup-huant est réveillé ! » Ce n'était pas une question, la simple vérité « Lève-toi ! »
Le corps du Loup était encore sanguinolent, un elfe aurait succombé à ses blessures mais lui ne ressentait aucune douleur. Il ne ressentait plus rien, la vie semblait l'avoir quitté et pourtant il se redressa.
La pièce était circulaire. La tour ? L'humidité suintait des murs et la moisissure rampait de partout.

- « Pourquoi moi ? », à l'idée de son humanité la douleur déferla tel un raz-de-marée de peines et de souffrances.
- « Toi ? » la douleur fit écho au parole du Huant « Pour Ta race et Ta lignée », le Huant savourait cet instant, chaque mention du Loup convulsant le corps de l'homme dans de grand cri, «  Le sang de Corvo coule dans tes veines et de ton frère je suis le Chevalier-Huant »

L'abjecte créature frappa le fils de Corvo.

« Crevure ! Ne comprends-tu pas ? Il à forgé son destin en te poussant dans l'Ouest, en usurpant le nom des Huant... Le loup-huant, c'est ton titre et non le tien » Les yeux du Huant s'étaient exorbitée : immense, jaune et dément.
Le loup plongea dans cet abîme. Il contempla, il comprit. Son passé lui fut rendu et avec lui sa déchéance : le meurtre de son père, la folie de son jeune frère et la traitrise de son oncle.
Son rang perdu à jamais et sa fuite vers l'Ouest, vers le Huant : le fond de cet abîme, souriant et cruel !

Les yeux du huant se fermèrent et la vision s'arrêta, les convulsions se calmèrent.

- « Maintenant, tu comprends. Tu as renié ton nom, tu es à moi »
- « Je ne suis rien » sa voix était morne.

Le Huant s'empara de l'épée qui trônait au centre de la pièce enfoncé dans le sol. La lame, ondulée pour qu'on ne puisse en soigner les blessures, était émoussée. Une simple barre de fer tordu...
Jamais le Huant n'avait usé d'une arme pour violenter le Loup

- « Tu es mon arme ! » la voix du Huant était lourde et solennelle contrastant avec son habituel rire
- « Je suis arme. » répéta le Loup-Huant.
- «  Tu es mon fourreau. » Le Huant tenait l'épée à bout de bras au dessus de l'homme, la pointe tournée vers le sol.
- « Je suis fourreau. » L'épée tomba lourdement perforant l'homme de l'épaule à son flanc, arrachant la chair. Le loup ne broncha pas. Le Huant irradiait d'un véritable plaisir.
- « Mon arme et mon fourreau ! Que sonne le glas de la lignée de Corvo, l'avènement des Huants est proche ! »
Ils se mirent en marche, traquant les funestes descendants de Corvo.
L'épée toujours enfoncée en travers du corps de l'Homme, le Huant ne cessant de rire de ce qui semblait être pour lui une très bonne blague.




Frères


Le Seigneur de Corvo était confiant,
Il avait repoussé avec aisance les deux créatures voués à sa perte, Ces nombreux jours à être poursuivi et harcelé avaient affuté ses réflexes déjà fulgurant. Il ne s'était jamais senti aussi fort.
Le corps à demi-nu, maculé de sang, frais ou séché, dépassant de quatre têtes tout ceux de sa race, le corps sculpté dans l'acier, ses mains gigantesques enserrant deux épées à sa mesure,
Qu'importe l'adversaire, il était prêt.
Les eaux putrides lui arrivait aux genoux, il ne s'en souciait guère. Le mur épais de la végétation ne laissait passer que de minces faisceaux d'une lumière sale.
Ils étaient là. Le Vorgéen sentait l'impatience dans leurs sangs, ils étaient seuls, depuis le début de sa traque, les créatures vivantes l'évitaient, plongeant ces lieux déjà lugubre dans un silence de mort.
D'un léger mouvement du torse il esquiva une première attaque ayant surgie du plafond de lianes,
L'épée de son opposant fendit les flots de fanges, fracassant le silence.
Le funeste seigneur des plumes recula : ils étaient deux, si l'un manquait, c'est qu'il attendait une faute de sa part pour porter un coup décisif.
Un être se releva, un sourire dénué de tout sentiment s'esquissa sur son visage,
- Adieu, frère.
Le Vorgéen plongea quelques instant trop tard, ayant cherché a reconnaître un de sa lignée sous le masque de souffrance affiché par la première créature.
La seconde ne l'avait manqué que de peu, des griffes avaient sérieusement entaillé ses flancs.
Il dégaine alors ses épées. Et tout commence enfin.
Les coups fusent de toutes parts, l'acier chante, les corps hurlent de souffrance et d'exaltation, les sangs coulent en choeur.
Le Huant riait, dément et furieux, son sang coulant à flot depuis les profondes entailles qui zèbrent sa poitrine.
Le Vorgéen souriait, au delà de la vengeance, il avait trouvé un défi à sa mesure, des morceaux de chairs lui avaient été arrachés, un de ses doigts pendait lamentablement de sa main, mais l'amusement froid seul était affiché.
L'autre hurlait de douleur, son visage rouge de sang, une oreille lui manquait. Il bavait, manquant de s'étouffer dans des gargouillis. Il avait été transpercé par son frère mais cette blessure mortelle ne semblait pas le gêner.
D'un coup puissant le Vorgéen décolla le Huant avant de le coller à un arbre, enfonçant jusqu'à la garde son épée dans l'être abject et dans le tronc pourri derrière lui.
Loin d'être mort, le Huant agrippa, de ses longs bras, le poignet du Seigneur des Plumes et le brisa d'une torsion.
Il riait encore, enferré à l'arbre.
Le frère, le lâche, bondit, frappant de ses mains nues. Il lacéra le visage du Vorgéen et l'agrippa par les cheveux avant de lui éclater le crâne à plusieurs reprises contre des rochers. Pour finir, il noya son parent.
Quand le Vorgéen eut fini de se débattre, il laissa le corps dériver vers quelques charognards.

- Libère moi, crevure !

Enfin le Huant était à sa portée. Il ramassa la seconde lame de son frère et la planta en travers du crâne du Huant.
L'immonde cessa enfin de rire, un flot de sang monta à ses lèvres. Le sans-nom ne se retourna pas pour contempler le spectacle unique du Huant agonisant, le corps pris de convulsions s'agitant comme une marionnette saugrenue.
Il prit la direction de l'Ouest et nul ne le revit...



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