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Les peuples de Saïhan vivent désormais la guerre comme une nature seconde, absence d'espoir dans un horizon uniformément rouge du sang de leurs pairs. Les esprits chagrins des grandes instances du monde se débattent encore dans le marasme des carnages infinis, mais beaucoup de petits, d'obscurs et d'insignifiants s'interrogent, dans les alcôves froides et lugubres où la grande guerre les a poussé à se recroqueviller. Ils observent, voient et se souviennent. Ils se souviennent du monde tel qu'il était, avant tout cela, avant la mort et ses royaumes sépulcraux. Ils voient de nouveaux êtres apparaitre, ennemis ancestraux, créatures légendaires, monstres mythiques. Ils observent un passé lointain et un présent secret ressurgir d'entre les abîmes des consciences et des mémoires. Ils observent, voient et se souviennent... et s'interrogent. Les questions prennent formes, les énigmes s'éclairent, et bientôt, peut être, bientôt, il se trouvera quelqu'un pour entrevoir la réponse... Alors que les déités d'antan marchent à nouveaux parmi les mortels, la guerre de Saïhan prend un jour plus sombre et meurtrier que jamais, porteur d'innombrables doutes et préoccupations... |
Les récits qui suivent furent ceux qui ponctuèrent la mini-campagne hivernale de 2010/2011, relatant l'apparition, l'affrontement et la chute de Tauruln, la Tour Infinie, grand Titan des Terres de Saïhan. |
Remember the Titan
"Nul oracle, nulle prophétie, N'auraient su voir ce qui arriva ici... Dans les profondes forêts sombres des marais, A des lieues des sièges enragés où légions mouraient, Des Puissances sans égales concevables se traquaient. Y luttait un des Quatre frères d'automne, Légende si ancestrale et secrète, Que seule la Reine des Sharras eu pu révérer son trône. Le Magyön à sa droite, l'Etranger à sa pointe, Il dût courber l'échine, contre ce qu'il ne pouvait vaincre. Dans un chant hurleur, le Magyön élança, Mais l'Etranger rieur, alors son piège referma. La trame qui donnait la vie fût alors corrompue, Et de son essence bénie un monstre se reput. Et ainsi le Titan s'éveilla... Toujours grandissant, à jamais mutant, Sur les traces de l'Etranger, icelui fuyant... Nul oracle, nulle prophétie, N'auraient su voir ce qui arriva ici..." |
§ Le Titan est lâché !!! § "Alors que les cris des agonisants et des ravagés s'étendent sur les plaines meurtries par le Titan, les anciens tremblent sous leurs fondations de pierre, murmurant un nom que le monde a oublié depuis longtemps, et qui n'a laissé que l'angoisse d'un retour impossible... "Tauruln marche de nouveau parmi les mortels..." On ne saurait le croire, on n'ose même l'imaginer. Celui qui fût nommé la Tour Infinie est devenu cauchemar incarné. Le Magyön craquèle sous ses pieds, et la solide réalité des Grands Empires de Saïhan se fissure sous ses poings. Plus encore que le sillon de morts et de dévastation qu'il laisse derrière lui, la raison de sa présence ici, et maintenant, glace d'effroi les plus brillants érudits, et plonge dans la folie les oracles les plus clairvoyants... Quelque chose éveille les Forces les plus craintes de toutes les Terres, et une guerre secrète se livre entre les Puissances mystérieuses qui président à l'avénement des mondes. Marionnettes de toile dans un jeu de flammes, la terreur d'une ère nouvelle étreint chaque coeur recroquevillé dans chaque recoin. Une ère terminale, où tout se finirait dans le sang et la souffrance, et où la Sauvagerie serait seule et ultime reine..." |
§ Premier rapport ! § Sans crier gare ni avertissement, Tauruln était venu, et véhiculait sur sa trace un vent hurlant de morts et de victimes... Le calme d'effroi des premières destructions avait fait place à la fureur, au feu et à l'ichor des fleuves de sang. Là où les peuples s'enfuyaient et répandaient un message de terreur, il y avait désormais des braves remontant le flot des agonisants. Des armées de silence et de grondements, qui martelaient les pavés boueux vers le Titan. A la tête de ces légions d'acier, des commandeurs féroces marchaient d'un pas résolu vers un destin meurtrier. Les ordres furent crachés, limpides et sauvages dans le ciel obscurci : 'mort au Titan !!!' Ainsi les premières batailles égrainèrent leur mélopée violente... |
§ Sauvagerie, férocité et fleurs des prés. § Bien vite les choses s'étaient précipitées : les quelques cohortes qui s'étaient courageusement massées sur la route du Titan étaient désormais innombrables et insatiables. Sortis de tous les trous, de toutes les fanges et de toutes les forteresses, et répondant à un appel du Sang qui avait drainé tout ce que la Vallée des Ombres comptait de fous de guerre, des millions de guerriers sales et sauvages percutaient le Colosse de toute part ! Les chocs étaient continus, le désordre total, et le carnage effroyable ! Mais la Folie avait pris royaume dans la Marche du Rorkel, se taillant un nouvel empire des morts au milieu des bastions elfes et loups... Le Titan s'en moquait, mais les commandeurs mortels ne lâchaient rien. Leur serment était définitif et indéfectible : ils feraient tomber la Bête, ou mourraient sous des coups !!! |
§ Couleurs de sang... § Le ciel s'était obscurci, et la progression se faisait désormais plus lente, laborieuse et pénible. Les pléthores négligeables qui avaient suivies et harcelées Tauruln sur des milliers de kilomètres étaient autant de poids lestant ses foulées dantesques... Le Titan regarda l'horizon, plus haut que toutes les forêts de ces Terres, et sût qu'il ne délivrerait pas son message de fureur à destination. Pas dans ce cycle-ci... Il piétina les tours d'une forteresse arrogante, et se retourna pour contempler son oeuvre. Une brise silencieuse s'était levée sur ses traces, les cris d'agonisants et les ordres de bataille devenus sporadiques, sur cette voie uniquement pavée de monceaux de morts et de ruines. Pierres brisées, bois éclatés, barrières écrasées et champs ravagés. Les poursuivants étaient las, mais déjà la relève envahissait les moindres interstices du champ de bataille, cohortes vertes et pourpres en contrepoint des armures grises couleur poussière qui avaient jusque là tapissées le sol de leurs entrailles... D'un coup de poing rageur et d'un borborygme sépulcral, le Titan balaya une légion gobelyne se rassemblant sur les hauteurs... |
§ La Chute du Titan § "Ainsi s'achèvent les moments de terreur, ainsi naissent ceux des pleurs, ainsi les légendes pointent sans heurt... La carcasse étrange du Titan trônait, informe, au bout de la route sinistre qu'il s'était taillé. Une longue balâfre à travers les Terres de Saïhan, noire de charognards, volatiles ou non, humide de viscères qui retournaient au repos de l'humus, rouge du sang des dizaines de milliers de soldats qui y avaient péri. Ils avaient été laissés là, aux millions de créatures, insectes et monstres qui en avaient festoyé pendant des jours. C'était dans l'ordre des choses : la bataille finie, tout retournait à la poussière ou servait d'autres propos plus modestes, plus vite que les mémoires ne sauraient s'en souvenir... Le squelette géant était déjà presque méconnaissable. Ses côtes étaient devenus des arbres, et ses jambes, qui hier encore suintaient comme n'importe quelle plaie vivante, étaient désormais deux rochers colossaux, d'un granit plus dur que les roches gisant habituellement en ces lieux. Tauruln était finalement tombé, au prix de mille efforts, traits et lames acérées. D'innombrables volontés s'étaient dressées sur sa route de cendres, et de leur résistance et leurs sacrifices apparemment vains avaient finalement pu émerger un répit, une victoire sur ces Terres déjà malmenées... Tout cela appartiendrait désormais aux annales et aux mythes, même si d'insondables questions restaient en suspens sur toutes les lèvres. Un être discret s'était approché des restes du Titan, inaperçu dans son armure rousse chitineuse, malgré l'aura incroyable qui sourdait de chacun de ses gestes calmes. Il observa le cadavre gigantesque, et un pli soucieux orna son front basané. Il avait vu Tauruln naître, et maintenant il le voyait gésir, l'âme vacante. Il ne pria aucun dieu, ils ne les connaissaient que trop... Et avant que quiconque n'ait remarqué cette silhouette humanoïde dressée sur les rochers, elle disparu à nouveau dans les replis de cette saison de flammes..." |